Fernando Peyroteo : Un Lion inoubliable 1 siècle après sa naissance (10/3/1918)
Le 1er janvier 2015, pour
fêter le centième anniversaire de sa sélection, la Fédération
portugaise a dressé le onze type du siècle de la Seleção
lusitanienne, mais un homme manquait à l’appel : Fernando
Peyroteo.
Certes il fait partie du 11
historique :
Costa Pereira; Germano,
Hilário, Vicente et Virgílio; Coluna, Simões et Travassos;
Eusébio, Matateu et Peyroteo.
Mais son absence du onze
type du siècle, n’est pas en soi une surprise, tant son parcours,
essentiellement réalisé durant la Seconde Guerre mondiale, a été
oublié par le football mondial et européen. Seul son club de
toujours, le Sporting Clube de Portugal et ses supporters, continuent
d’entretenir la mémoire de cet attaquant aux statistiques
exceptionnelles.
Avec un grand père
espagnol, un grand-oncle 93ème gouverneur de l’Inde Portugaise,
ses parents sont partis s’installer en Angola, alors colonie
africaine du Portugal. C’est dans ce pays, dans la ville de
Humpata, qu'est né Fernando Baptista de Seixas Peyroteo de
Vasconcelos le 10 mars 1918. Son père décède dans sa première
année, il est élevé par sa mère et le petit Fernando commence
très top a taper dans le ballon entre deux entraînements de
gymnastique.
En 1936, Fernando Peyroteo
signe au plus grand club angolais de l'époque, le Sporting Clube de
Luanda - filiale du Sporting Clube de Portugal - club qu'il quitte un
an après son arrivée, sa mère malade, est contrainte de rentrer à
Lisbonne, pour se faire soigner. Un ami de la famille d’origine
angolaise lui fait passer des tests au Sporting CP. Avertis qu’un
futur crack s’apprête à signer chez au Sporting, les dirigeants
du FC Porto tentent de le faire venir dans le nord du pays. Fernando
refuse et s’engage avec le Sporting.
Le 12 septembre 1937,
Fernando Peyroteo, est lancé dans le grand bain contre le rival,
Benfica, pour sa première rencontre officielle avec les Lions.
Victoire 5-3 et un doublé pour l’attaquant de dix-neuf ans.
Dès sa première saison, il reçoit le trophée de meilleur buteur
et remporte ses deux premiers titres de son histoire en 1941 et 1944.
Pendant cette période il se paye même le luxe d’inscrire neuf
buts contre Leça et huit contre Boavista.
En 1946 c'est le début
d’une très longue hégémonie pour le Sporting Clube de Portugal
avec les premiers matchs de ceux qu’on surnommera les « Cinq
Violons » . Cinq joueurs offensifs – Fernando Peyroteo, Albano,
António Jesus Correia, José Travassos, Manuel Vasques – alignés
en même temps sur la pelouse. Une tactique ultra-offensive qui va
payer. Avec eux, le Sporting remporte les championnats 1947, 1948 et
1949, saisons durant lesquelles Fernando Peyroteo s’offre trois
nouveaux trophées de meilleur buteur.
A trente et un ans, peyroteo
décide de quitter le Sporting après douze saisons au club lors
desquelles il a inscrit la bagatelle de 544 buts en 334 rencontres
officielles, dont 332 en championnat - record à battre.
Après avoir fait ses adieux
aux supporters du Sporting, Fernando Peyroteo s’offre une ultime
saison chez le voisin de Belenenses avant de raccrocher
définitivement les crampons et rentrer dans son pays de naissance,
l’Angola.
Il reviendra au Portugal
pour prendre les commandes de la sélection portugaise, une Seleção
qu’il n’avait connue qu’à seulement vingt reprises en tant que
joueur - pour quatorze buts marqués -, Seconde Guerre mondiale
oblige.
On est alors en 1961, et sa
seule et unique expérience d’entraîneur va tourner court après
deux matchs sur le banc. Échouant à qualifier le Portugal à la
Coupe du monde 1962, Peyroteo aura au moins eu le mérite d’offrir
à un petit jeune nommé Eusébio sa première sélection.
Quelques années plus tard,
alors qu’il joue un match des légendes à Barcelone, Fernando
Peyroteo se blesse à la jambe et finit sur le billard. Une opération
qui va très mal tourner, au point que l’ancien attaquant du
Sporting est contraint à l’amputation.
Le début de la fin pour
celui qui décédera le 28 novembre 1978 d’une crise cardiaque, à
soixante ans.
Il laisse derrière lui un
record qui tient toujours, n’en déplaise à la FIFA et à l’UEFA
: celui du plus grand nombre de buts marqués pour une seule équipe
en Europe.
Palmarès :
Avec 635 buts marqués en
393 matches (tous pour le compte du Sporting), il reste le meilleur
buteur de l'histoire du championnat du Portugal devant Eusébio (319
buts).
Il a également inscrit 14
buts lors de ses 20 sélections avec l'équipe du Portugal entre 1938
et 1948.
En 1961, il est brièvement
(2 matches seulement) l'entraîneur de la sélection portugaise mais
échoue dans la qualification pour la coupe du monde 1962.
Champion du Portugal :
1940-1941, 1943-1944, 1946-1947, 1947-1948, 1948-1949
Vainqueur de la Coupe du
Portugal : 1937-1938, 1940-1941, 1944-1945, 1945-1946, 1947-1948
Un de ses descendants occupe
une place importante dans l'univers Sportinguista et le football
portugais. José Júlio de Carvalho Peyroteo Martins Couceiro (José
Couceiro). Directeur General du Football du Sporting en 2010,
entraîneur en 2011 et candidat aux élections présidentielles des
Lions en 2013. Aujourd'hui
il est entraîneur du Vitória Futebol Clube
(Setúbal).
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