samedi 1 mai 2021

L'étrange et particulière Liga portugaise de football

Évoquer le principal championnat de football lusitanien, c'est certes parler de football, mais surtout parler de faits divers, faisant diversion au jeu, qui en principe devrait être l’intérêt principal.
Dans un pays qui compte 11 millions d'habitants, moins que l'île de France (12 millions d'habitants), la principale Liga de football portugaise est constituée de 18 équipes, en comparaison avec la France (67 millions d'habitants), la Ligue 1, est composée de 20 équipes, soit 2 de plus qu'au Portugal.
Une comparaison plus rapprochée avec le voisin et cousin ibérique, qui avec 47 millions d'habitants, compte également 20 équipes en La Liga, fait apparaître un rapport population/équipes très déséquilibré.
 
A cela il faut ajouter, qu'en France il existe 1 quotidien sportif, au Portugal ils sont 3, et les chaînes TV, privées où publiques, ont leur lot d’émissions sportives, avec des commentateurs représentant les principaux clubs, où les tactiques de jeu et les erreurs d’arbitrage sont analysés à la loupe, avec des débats souvent houleux.
Quant à la qualité du football, elle passe au second plan, car effectivement elle revêt peu d’intérêt, face aux effets collatéraux. Dans le championnat portugais, 4 ou 5 équipes développent un jeu agréable et offensif, les autres étant enfermées dans des stratégies de guérilla urbaine avec un jeu ultra-défensif, provoquant et simulant des fautes avec le seul objectif d'obtenir un penalty où un but sur ballon arrêté.
 
Le long de la ligne de touche, pleuvent les agressions verbales entre équipes techniques, des reproches à l'encontre de l'équipe d'arbitrage et du VAR, qui se terminent pratiquement toutes les journées, par une pléiade d'amendes, de suspensions, et des arbitres mis sous protection policière.
D'autres effets collatéraux, viennent s’additionner au contexte général ! La lutte de pouvoirs entre deux clubs.
Au nord le FC Porto, au sud le SL Benfica, qui ont le contrôle - a tour de rôle - de la Fédération Portugaise de Football, de la Liga des Clubs, de l'Association des Arbitres et du Conseil de Discipline.
 
Pour ses 2 clubs, mis en cause par la justice dans de nombreuses affaires de corruption, ce qui importe est de gagner, peu importe les moyens, surtout quand ils ont la protection de la classe politique et des juges/supporters pour les innocenter, malgré les indiscutables preuves existantes.
Alors bien entendu, avec un nombre d'équipes disproportionné, un niveau compétitif plus que moyen - où le temps de jeu effectif est l'un des plus bas d'Europe - au Portugal, pays ou le football fait partie de la culture sociétale, les médias sont plus concentrés sur les disputes entre clubs, présidents, entraîneurs, que sur la vraie raison qui passionne les foules... Apprécier les matchs, ressentir des émotions collectives et positives, et quitter le stade où son poste de télévision, avec la satisfaction de voir son club et son équipe être digne et respectueuse des vrais valeurs sportives.
 
En ce jour du 1er mai, journée internationale des travailleurs dans de nombreux pays, c'est une étrange et particulière Liga portugaise de football qui arrive à 5 journées de son terme, avec un grain de sable dans son mécanisme, car en cette saison footballistique atypique, un intrus insoupçonnable est venu se glisser dans la lutte pour le titre en bousculant les pouvoirs établis.
 
Tout reste incertain, avec la certitude que beaucoup de hors jeu surviendront, sur, et en dehors de la pelouse.
 

3 commentaires:

Pierre a dit…

Très bel article.

Marek a dit…

J’allais dire pareil ! Franchement si il avait fait 20 pages je l’aurais lu sans me rendre compte de la longueur ! J’ai rarement lu un article à la fois passionnant mais qui reflète aussi parfaitement la réalité qu’est le football portugais sûr et en dehors du terrain.

Toni a dit…

C'est le mélange des genres, si les politiques faisaient correctement leur boulot les magouilles de Porto et Benfica auraient cesser depuis longtemps. Et si la Liga agissait avec fermeté on assisterait pas à ces tristes spectacles toutes les journées