mercredi 31 janvier 2018

La pieuvre rouge aux soins intensifs !

Saison II : Le principal suspect de la dénommée « Opération Lex » lancée lundi 29 janvier est Rui Rangel, un juge à la Cour d'appel de Lisbonne qui s'était porté candidat à la présidence du Benfica en 2012.

Flash-black, non exhaustif :
Cette affaire intervient alors que le club du quartier de Benfica à Lisbonne, est confronté depuis plusieurs mois à un climat de suspicion alimenté par les médias et ses principaux adversaires, le Futebol Clube do Porto et le Sporting Clube de Portugal. Depuis la police judiciaire portugaise enquête dans les coulisses du Benfica pour savoir s'il y avait un plan de ce club pour dominer le football lusitanien. Trois affaires impliquaient le club du quartier Lisbonne, et ont été regroupées dans une même investigation.

- En 2015, le président du Sporting CP, Bruno de Carvalho, avait révélé que son rival de Lisbonne offrait un coffret cadeau aux arbitres qui sifflaient ses rencontres à domicile.
- En juin 2017, un responsable du FC Porto, Francisco J. Marques, a commencé à dévoiler des courriels échangés entre des personnalités proches du Benfica et des anciens arbitres qui, selon lui, prouvaient l'existence d'un système de corruption d'arbitres visant à favoriser Benfica.
- C'est en découvrant cette correspondance piratée que la presse a appris que le ministre des Finances, Mário Centeno, entre-temps devenu président de l'Eurogroupe, avait sollicité une invitation au stade de la Luz pour assister à un match entre Benfica et Porto en avril 2017. Lundi soir, le Premier ministre portugais Mr. António Costa, grand supporter de Benfica, a dû monter au créneau le lundi 29 janvier, pour écarter l'hypothèse d'une démission de Mário Centeno et balayer les rumeurs concernant une enquête portant sur un éventuel lien entre cette invitation et une exemption fiscale obtenue par une société du fils de Luis Filipe Vieira, président de Benfica (affaire classé sans suite par le procureur de Lisbonne le 2 février, oups!!!).
- L'affaire la plus récente concerne des matchs truqués, la justice suspectait le Benfica d'avoir truqué un match remporté en avril 2016 face au club de Vila do Conde, Rio Ave FC, poussant Luis Filipe Vieira président du Benfica, à dénoncer « une campagne désespérée » pour empêcher son club de remporter un cinquième titre consécutif.

Retour au présent :
Le coup de filet effectué hier par le ministère public portugais et l'unité de lutte contre la corruption de la police judiciaire a conduit à l'arrestation de cinq personnes, dont deux avocats et un officier de justice, et à l'inculpation de six autres personnes, parmi lesquelles se trouvent deux juges de la Cour d'appel et deux dirigeant sportifs, Luis Filipe Vieira, président et Fernando Tavares, vice-président, du Benfica, inculpés en raison de soupçons de trafic d'influence.
Dans le cadre de cette enquête pour corruption, obtention d'avantages indus, blanchiment de capitaux, trafic d'influence et fraude fiscale aggravée, les autorités portugaises ont mené une trentaine de perquisitions, y compris à la Cour d'appel de Lisbonne, parmi les inculpés y figure aussi le nom de João Rodrigues, avocat et ex-président de la Fédération Portugaise de Football. 

Conclusion :
Au Portugal, il y a un proverbe (anti) populaire, qui dit :
« Pour être un bon chef de famille il faut être supporter du Benfica »
Pour finir dans la dérision, le mot de la fin est laissé à l'avocat du Benfica, João Correia, qui hier, dans un entretien devant les cameras de la presse portugaise à ironisé (ou pas) :
« Qui n'est pas inculpé, ne peut être un bon chef de famille ».

Aucun commentaire: