lundi 8 décembre 2014

Un pervers ménage à trois !

Felipe Vieira, Président de Benfica et Pinto da Costa, Président de Porto,
du  temps où ils étaient ensemble  à Porto.

Le Président du Sporting à de nouveau jeté un pavé dans la mare en pointant du doigt l'alliance Benfica / Porto / Luís Duque, nouveau Président de la Liga des Clubs.
L'élément détonateur ? La non utilisation de la part de Belenenses de deux de ses meilleurs joueurs contre Benfica, Miguel Rosa et Deyverson, ses deux joueurs ayant déjà vêtu par le passé le maillot de Benfica. L'article 52 du règlement de la Liga interdit tout type d'accord entre les clubs dans ce genre de situation, et pourtant !
Mário Figueiredo, ancien Président de la Liga Portugaise de Football Professionnel (LPFP), a vu sa réélection de juin annulée par le Conseil de Justice de la Fédération Portugaise de Football (FPF)… Le nom de Luís Duque, est apparu le 20 octobre, une semaine avant la date du nouveau scrutin. 28 clubs ont appuyé sa candidature, seuls le Sporting et le Nacional Madère n’ont pas suivi. Le nouveau président de la Liga n’a même pas eu à faire campagne. Pas de liste d'opposition.

Luís Duque, Président de la Liga Portugaise.

Au terme d’une réunion qui s’est tenue à Coimbra, Tiago Ribeiro, président d’Estoril, s’est fait le porte-parole des autres clubs : « Luís Duque est un homme avec une grande expérience dans le football professionnel, dans ce sens, Benfica et le FC Porto ont travaillé pour son élection ».
Le Sporting n’était pas présent à la réunion de Coimbra. Pour Bruno de Carvalho, Luís Duque « est la continuité de la politique du tout est permis ». Luis Duque est un ancien du Sporting. Et c’est bien là que le bât blesse. Son premier passage à Alvalade, en tant que directeur sportif, fut ponctué d’un titre de champion en 2000. En 2010, il intègre l'équipe de Godinho Lopes, en tant que vice-président et administrateur de la SAD (Société Anonyme Sportive). En octobre 2012, il quitte ses fonctions et les élections anticipées porteront Bruno de Carvalho à la présidence du Sporting. 

 Bruno de Carvalho, Président du Sporting.

Dès sa prise de pouvoir, Bruno de Carvalho va commander un audit sur la gestion de ses prédécesseurs. Une plainte va même être déposée et Luís Duque (comme Godinho Lopes ou Carlos Freitas, ex-directeur sportif) est dans le collimateur. Le 1er octobre, la décision d’une action en justice est validée en AG. Le recrutement de Jeffren, les contrats de Rodriguez et Izmailov sont remis en cause. Luís Duque, qui avait un salaire de 20.000 euros mensuels à Alvalade, est pointé du doigt. Voilà pourquoi une partie de l’univers « Sportinguista » n’accepte pas le nouveau visage du la LPFP.
En 1998, Luís Duque, avait déjà tenté sa chance aux élections de la FPF. Il sera battu par Gilberto Madail … Et le Sporting ne le soutenait déjà pas.
Luís Duque est un choix politique. Et politisé. Comme la plupart des anciens patrons de la Liga, il a occupé de hautes fonctions politiques. Il a été impliqué dans plusieurs affaires : marchés publics, privatisation obscure de société publique, détournement de fonds, financements fictifs.
Luís Duque doit gérer pas mal de gros dossiers :
- La collectivisation des droits télé était l’un des combats menés par Mário Figueiredo. Mais l’influence des « grands » lui a été fatale. Porto et Sporting ont refusé de casser leurs contrats, alors que le Benfica entend bien continuer de faire fructifier sa Benfica TV.
- Le problème des fonds d’investissement. L’UEFA a prévenu qu’elle entendait bientôt mettre fin à ces pratiques largement répandues en péninsule Ibérique. Porto (qui soutien la Doyen Sports contre le Sporting) et Benfica appréhendent cette phase de transition.
Bruno de Carvalho, lui, a tranché. Le Président du Sporting est contre les fonds et s'oppose avec force au monopole de la Doyen Sports. Un défi de plus en direction de ses rivaux... Et de Luis Duque dont l’équipe dirigeante s’adonnait jovialement à ce type de pratique.

 Joaquim Evangelista, Président du Syndicat des joueurs.
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Globalement et comme le déplore le Syndicat des Joueurs (SJPF), c’est tout un modèle, un système, qui perdure. Joaquim Evangelista, Président du SJPF, aurait aimé que sa corporation, ainsi que celle des arbitres et des entraîneurs soient représentées au sein de la Liga des Clubs. Et il déclare : « Ce que je constate, c’est que chaque club a ses propres intérêts qu’ils placent avant ceux du football portugais ».
Au royaume des aveugles, un pervers ménage à trois est Roi !

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