Le 25 avril 35 ans plus tard
Je me suis levé ce matin avec cette pensée. Pourquoi 35 ans après et pas l’année dernière ou il y a deux ans ? Sans doute à cause de Planète Sporting et de l’idée que je me fais du sport de mon club de cœur et de ses supporters.
Ce 25 avril 1974, quelque part dans les Yvelines, lorsque je suis arrivé à l’école - avant le bonjour traditionnel - mon prof m’a dit «…il est arrivé quelque chose chez toi, c’est un coup d’état, c’est la révolution…». Il est inutile de vous dire que les mots de M. Debut, mon prof Breton de Dessin Industriel, allaient faire partie de moi jusqu'à l’éternité. Même pas deux ans après mon arrivée en France en septembre 1972, j’allais pouvoir revenir dans le pays que j’avais quitté pour ne pas aller en Afrique tuer des gens ou me faire tuer pour défendre des biens ou des idées qui n’étaient pas les miennes. En attendant je suis toujours la !
Mais qu’est ce qui c’est passé ? Tout ça pour avoir Durão Barroso comme président de la Commission Européenne ? Pas possible ! Durão Barroso, grand supporter du Sporting, lèche bottes de Nicolas Sarkosy, face visible du parlement européen aux ordres des USA, des banques et des multinationales qui nous ont mis dans la merde aujourd’hui, bien moins que hier bien plus que demain ! Il y a aussi Sérgio Godinho, autre grand supporter du Sporting, dont le parcours est diamétralement opposé a celui de Durão Barroso, et pourtant. Mêmes origines, destins croisés, luttes différentes, un amour partagé, c’est ça le sport !?
Il y a trente-cinq ans, avril au Portugal…
Lisbonne . Sérgio Godinho, l’un des chanteurs de la révolution des oeillets, le 25 avril 1974, s’est aussi fait promoteur d’une nouvelle musique inscrite dans les phénomènes sociaux.
En renversant le gouvernement de Marcello Caetano (successeur de Salazar), le Mouvement des forces armées met fin à la plus vieille dictature d’Europe. La révolution du 25 avril 1974 se fit aussi avec des chants, à commencer par celui qui donna le signal du déclenchement des opérations à Lisbonne, Grândola Vila Morena de José Afonso, la voix des insurgés.
Moins célèbre, hors des frontières du pays, mais totalement marqué par cette période fondatrice, Sérgio Godinho est un chanteur clé de la scène portugaise. Sa musique urbaine, mélange de pop, folk, rock, et sa chanson d’auteur qui emprunte des influences à la chanson française et brésilienne, drainent tous les publics et toutes les générations.
À vingt ans, Godinho quitte le Portugal pour éviter l’enrôlement colonial et n’y reviendra qu’après la révolution. C’est en France qu’il enregistre son premier disque, en 1971, après avoir découvert Paris. « Ce sont des années qui ont été très importantes. J’y ai vécu toutes les histoires de Mai 68 avec une grande disponibilité. J’étais absolument curieux et j’avais des idées de gauche. Cela a été très important dans ma formation. »
Il compose, chante, joue de la guitare, collabore avec Luis Cilia et José Mario Branco, présents dans son premier disque. Il participe à la comédie musicale Hair : « Cela m’a appris à être sur scène. »
Il fait quelques chansons en français dont quatre figurent dans son premier album, Os Sobreviventes (les Survivants). Lorsqu’il commence à produire, cela va très vite. Après Paris, il part au Brésil invité par le Living Theatre, puis au Canada pour vivre avec une Canadienne.
Lorsque survient le 25 avril, il fait partie d’un mouvement qui s’est intensifié : « Une espèce de noyau très fort d’une nouvelle musique portugaise inscrite dans les phénomènes sociaux, la lutte contre le régime. »
Il est connu alors qu’il n’avait jamais chanté au Portugal. « Ces dernières années - il n’y avait plus Salazar mais Caetano - étaient celles de la décadence d’un régime, même la censure ne savait plus quoi faire. Les contradictions étaient très évidentes et pour moi, c’était très stimulant de voir que des gens chantaient mes chansons. »
Il triomphe à travers le pays, notamment dans les manifestations populaires avec A Queima-Roupa (À bout portant) en 1974, mais ne fait pas seulement des chansons engagées. « J’ai - toujours mélangé plusieurs genres, une chanson de vie, d’interrogation, d’amour, des portraits du quotidien, mais où il y a toujours la préoccupation de regarder les gens de près, soit dans le social, soit dans le personnel, le politique ou l’ironie, en critiquant une situation. »
Toujours considéré comme un des chanteurs de la révolution d’avril, il pense qu’il est plus que cela : « Si on reste sur une étiquette accrochée à une certaine époque, si on n’évolue pas, on devient des objets de musée. Ce n’est pas le cas. Mes chemins ont été très complexes. »
Pour lui, la création artistique n’est pas nécessairement liée au 25 avril mais cette date reste la plus importante. « J’ai été élevé dans les valeurs de la démocratie. Pour moi, c’est une date absolument charnière, un avant et un après. »
Ce 25 avril 1974, quelque part dans les Yvelines, lorsque je suis arrivé à l’école - avant le bonjour traditionnel - mon prof m’a dit «…il est arrivé quelque chose chez toi, c’est un coup d’état, c’est la révolution…». Il est inutile de vous dire que les mots de M. Debut, mon prof Breton de Dessin Industriel, allaient faire partie de moi jusqu'à l’éternité. Même pas deux ans après mon arrivée en France en septembre 1972, j’allais pouvoir revenir dans le pays que j’avais quitté pour ne pas aller en Afrique tuer des gens ou me faire tuer pour défendre des biens ou des idées qui n’étaient pas les miennes. En attendant je suis toujours la !
Mais qu’est ce qui c’est passé ? Tout ça pour avoir Durão Barroso comme président de la Commission Européenne ? Pas possible ! Durão Barroso, grand supporter du Sporting, lèche bottes de Nicolas Sarkosy, face visible du parlement européen aux ordres des USA, des banques et des multinationales qui nous ont mis dans la merde aujourd’hui, bien moins que hier bien plus que demain ! Il y a aussi Sérgio Godinho, autre grand supporter du Sporting, dont le parcours est diamétralement opposé a celui de Durão Barroso, et pourtant. Mêmes origines, destins croisés, luttes différentes, un amour partagé, c’est ça le sport !?
Il y a trente-cinq ans, avril au Portugal…
Lisbonne . Sérgio Godinho, l’un des chanteurs de la révolution des oeillets, le 25 avril 1974, s’est aussi fait promoteur d’une nouvelle musique inscrite dans les phénomènes sociaux.
En renversant le gouvernement de Marcello Caetano (successeur de Salazar), le Mouvement des forces armées met fin à la plus vieille dictature d’Europe. La révolution du 25 avril 1974 se fit aussi avec des chants, à commencer par celui qui donna le signal du déclenchement des opérations à Lisbonne, Grândola Vila Morena de José Afonso, la voix des insurgés.
Moins célèbre, hors des frontières du pays, mais totalement marqué par cette période fondatrice, Sérgio Godinho est un chanteur clé de la scène portugaise. Sa musique urbaine, mélange de pop, folk, rock, et sa chanson d’auteur qui emprunte des influences à la chanson française et brésilienne, drainent tous les publics et toutes les générations.
À vingt ans, Godinho quitte le Portugal pour éviter l’enrôlement colonial et n’y reviendra qu’après la révolution. C’est en France qu’il enregistre son premier disque, en 1971, après avoir découvert Paris. « Ce sont des années qui ont été très importantes. J’y ai vécu toutes les histoires de Mai 68 avec une grande disponibilité. J’étais absolument curieux et j’avais des idées de gauche. Cela a été très important dans ma formation. »
Il compose, chante, joue de la guitare, collabore avec Luis Cilia et José Mario Branco, présents dans son premier disque. Il participe à la comédie musicale Hair : « Cela m’a appris à être sur scène. »
Il fait quelques chansons en français dont quatre figurent dans son premier album, Os Sobreviventes (les Survivants). Lorsqu’il commence à produire, cela va très vite. Après Paris, il part au Brésil invité par le Living Theatre, puis au Canada pour vivre avec une Canadienne.
Lorsque survient le 25 avril, il fait partie d’un mouvement qui s’est intensifié : « Une espèce de noyau très fort d’une nouvelle musique portugaise inscrite dans les phénomènes sociaux, la lutte contre le régime. »
Il est connu alors qu’il n’avait jamais chanté au Portugal. « Ces dernières années - il n’y avait plus Salazar mais Caetano - étaient celles de la décadence d’un régime, même la censure ne savait plus quoi faire. Les contradictions étaient très évidentes et pour moi, c’était très stimulant de voir que des gens chantaient mes chansons. »
Il triomphe à travers le pays, notamment dans les manifestations populaires avec A Queima-Roupa (À bout portant) en 1974, mais ne fait pas seulement des chansons engagées. « J’ai - toujours mélangé plusieurs genres, une chanson de vie, d’interrogation, d’amour, des portraits du quotidien, mais où il y a toujours la préoccupation de regarder les gens de près, soit dans le social, soit dans le personnel, le politique ou l’ironie, en critiquant une situation. »
Toujours considéré comme un des chanteurs de la révolution d’avril, il pense qu’il est plus que cela : « Si on reste sur une étiquette accrochée à une certaine époque, si on n’évolue pas, on devient des objets de musée. Ce n’est pas le cas. Mes chemins ont été très complexes. »
Pour lui, la création artistique n’est pas nécessairement liée au 25 avril mais cette date reste la plus importante. « J’ai été élevé dans les valeurs de la démocratie. Pour moi, c’est une date absolument charnière, un avant et un après. »
Marina Da Silva
2 commentaires:
Le 25 avril la pire des choses qui pouvaient arriver au Portugal.
Par ailleurs, de quelle révolution voulez-vous parler? Celle de la fleur au fusil au pays des gens courageux mais pas téméraires? qui sont sortis dans la rue une fois la fête finie?
Durão Barroso "lèche bottes de Nicolas Sarkosy" êtes-vous sur de ce que vous affirmez? je pense au contraire que ce type a permis au courageux portugais de mieux vivre sans rien faire. Un peuple reconnu pour sans manque de création et de production. Car il ne faut pas omettre qu'au Portugal on ne produit plus rien et que ce pays ne vit que grâce au aides émanant de l'UE et des quelques deniers que certains émigrés envoient encore et malheureusement au pays. Alors mon cher André Jacinto on peut être Portugais, même très nationaliste, mais pas aveugle.........
J'ai essayé moi-même un retour aux sources....je suis allé vivre au Portugal, à Lisbonne plus exactement "j'y suis né" et j'ai vite déchanté. au bout de 3 longues années qui m'ont parues une éternité je suis revenu chez moi"en france" car je n'ai rien compris à leur façon de fonctionner.
Le Portugal ce n'est pas ce que nous voyons tous, lorsque nous allons passer quelques jours de vacances.
Je ne jette pas l'anathème sur le pays ou les Portugais, je suis tout simplement réaliste et conscient de ce qui se passe la bas.....
Volontairement je n'aborde pas le sujet qui nous lie "le football" car étant un fervent supporter "socio" d'un emblème opposé je sais que nous ne pourrons pas être d'accord sur nos respectives analyses....ce qui ne m'empêche pas de lire vos articles souvent intelligents et très pertinents.
Amitiés
José
Bonjour José, tout d’abord merci d’avoir donné un peu de votre temps pour commenter mes commentaires. Bien sur nous le savons tous que ce n’est pas le peuple portugais qui a fait la révolution mais une poignée de militaires illuminés. Je ne sais pas si c’était la pire des choses qui pouvait arriver au Portugal, mais par contre je sais que je suis profondément déçu de l’évolution (stagnation) de la société portugaise et du peuple portugais en général. Comme vous j’y suis parti travailler à deux reprises et j’en suis revenu sans pouvoir m’adapter à leur façon de fonctionner. Environ tous les 3/4 mois je me rends au Portugal comme sócio du Sporting qui a sa GameBox au stade José Alvalade, voir la famille (d’ailleurs mon frère habite à côté du stade de ce que je pense être votre club), et mes amis. C’est un besoin vital ! Je ne pense pas être nationaliste et malgré mon profond attachement au Portugal je pense être assez réaliste et conscient des réalités de la société portugaise et bien entendu de la société française, car c’est celle que je vis au quotidien depuis bien longtemps, et qui n’est pas parfaite non plus.
Amitiés
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