Adeus Lampião, adieu mon père !

Il était 19h05 ce samedi 15 novembre et mes pensées étaient déjà au stade José Alvalade quand le téléphone a sonné. Je suis arrivé 15 minutes plus tard dans sa chambre de l'hôpital d’Albi, mon père avait quitté ce monde.
Sa vie l'avait déjà un peu quitté depuis ce jeudi 10 janvier 2008 au matin sur une route d'Espagne.
Le 9 janvier 2008, iI avait 72 ans, il était en pleine forme, et passait une retraite heureuse en compagnie de ma mère dans la ville qui les a vu naître au Portugal, après plus de 30 ans de vie parisienne. Ce mercredi 9 janvier quand il a quitté mon domicile, ou ils étaient venus passer les fêtes de fin d’année je lui ai lancé, comme d’habitude et pour la énième fois, une blague sur son club préféré, Benfica, blague à la laquelle il me rétorquait sur le mien, le Sporting. C'était un jeu. C'était la dernière fois de sa vie "normale".
10 mois et 5 jours de lutte pour la survie, son cœur n’a pas eu la force suffisante pour accomplir ce que je lui avais promis dans ses moments de lucidité, voir de nouveau le citronnier dans la cour de sa maison.
Il m'a transmis le virus du football, mais pas celui de son club. Hier il n’a pas pu me chambrer à cause de la défaite du Sporting, aujourd'hui je ne pourrais pas le taquiner quel que soit le résultat de Benfica. Il venait d'avoir 73 ans et le soleil s'est levé pour la première fois le matin sans qu'il ne l'aperçoive. Il est mort 2 fois, le 10 janvier et le 15 novembre, mardi il prendra la route de sa ville natale au Portugal ou il va reposer pour toujours. Il passera mais ne verra pas le carrefour de Burgos qui lui a été fatal, il ne verra pas non plus le citronnier dans sa maison, mais mes yeux le guideront à ce moment là et je sais qu’il verra… même si Benfica gagne ce soir je le lui dirais avec complicité.
Planète Sporting va rester silencieux pendant quelques jours, et vous qui passez par ici, quel que soit votre club, soyez prudents sur la route ! Adeus Lampião, adieu mon père !