La pieuvre rouge aux soins intensifs !
Saison II : Le principal suspect de la
dénommée « Opération Lex » lancée lundi 29 janvier est
Rui Rangel, un juge à la Cour d'appel de Lisbonne qui s'était porté
candidat à la présidence du Benfica en 2012.
Flash-black, non exhaustif :
Cette affaire intervient
alors que le club du quartier de Benfica à Lisbonne, est confronté
depuis plusieurs mois à un climat de suspicion alimenté par les
médias et ses principaux adversaires, le Futebol Clube do Porto et
le Sporting Clube de Portugal. Depuis la police judiciaire portugaise
enquête dans les coulisses du Benfica pour savoir s'il y avait un
plan de ce club pour dominer le football lusitanien. Trois affaires
impliquaient le club du quartier Lisbonne, et ont été regroupées
dans une même investigation.
- En 2015, le président du
Sporting CP, Bruno de Carvalho, avait révélé que son rival de
Lisbonne offrait un coffret cadeau aux arbitres qui sifflaient ses
rencontres à domicile.
- En juin 2017, un responsable
du FC Porto, Francisco J. Marques, a commencé à dévoiler des
courriels échangés entre des personnalités proches du Benfica et
des anciens arbitres qui, selon lui, prouvaient l'existence d'un
système de corruption d'arbitres visant à favoriser Benfica.
- C'est en découvrant cette
correspondance piratée que la presse a appris que le ministre des
Finances, Mário Centeno, entre-temps devenu président de
l'Eurogroupe, avait sollicité une invitation au stade de la Luz pour
assister à un match entre Benfica et Porto en avril 2017. Lundi
soir, le Premier ministre portugais Mr. António Costa, grand
supporter de Benfica, a dû monter au créneau le lundi 29 janvier, pour écarter
l'hypothèse d'une démission de Mário Centeno et balayer les
rumeurs concernant une enquête portant sur un éventuel lien entre
cette invitation et une exemption fiscale obtenue par une société
du fils de Luis Filipe Vieira, président de Benfica (affaire classé sans suite par le procureur de Lisbonne le 2 février, oups!!!).
- L'affaire la plus récente
concerne des matchs truqués, la justice suspectait le Benfica
d'avoir truqué un match remporté en avril 2016 face au club de Vila
do Conde, Rio Ave FC, poussant Luis Filipe Vieira président du
Benfica, à dénoncer « une campagne désespérée » pour
empêcher son club de remporter un cinquième titre consécutif.
Retour au présent :
Le coup de filet effectué
hier par le ministère public portugais et l'unité de lutte contre
la corruption de la police judiciaire a conduit à l'arrestation de
cinq personnes, dont deux avocats et un officier de justice, et à
l'inculpation de six autres personnes, parmi lesquelles se trouvent
deux juges de la Cour d'appel et deux dirigeant sportifs, Luis Filipe
Vieira, président et Fernando Tavares, vice-président, du Benfica,
inculpés en raison de soupçons de trafic d'influence.
Dans le cadre de cette
enquête pour corruption, obtention d'avantages indus, blanchiment de
capitaux, trafic d'influence et fraude fiscale aggravée, les
autorités portugaises ont mené une trentaine de perquisitions, y
compris à la Cour d'appel de Lisbonne, parmi les inculpés y figure
aussi le nom de João Rodrigues, avocat et ex-président de la
Fédération Portugaise de Football.
Conclusion :
Au Portugal, il y a un
proverbe (anti) populaire, qui dit :
« Pour être un bon
chef de famille il faut être supporter du Benfica »
Pour finir dans la dérision,
le mot de la fin est laissé à l'avocat du Benfica, João Correia,
qui hier, dans un entretien devant les cameras de la presse
portugaise à ironisé (ou pas) :
« Qui n'est pas
inculpé, ne peut être un bon chef de famille ».
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